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Covid19 / Perte de l’odorat – Anosmie – informations complémentaires
Bonjour à tous,
Encore une semaine bien chargée à échanger avec tous ceux qui découvrent la perte de leur odorat (anosmie) ou leur dysgueusie aigüe (trouble du goût) en liaison avec ce Covid-19 (COronaVIrus-Disease-2019) (Disease = maladie en anglais). Plusieurs informations du corps médical et des sites spécialisés sont diffusés depuis quelques jours et sur lesquelles nous souhaitons communiquer pour les transmettre au plus grand nombre en ‘insistant’ sur les troubles de l’olfaction.
En cas de troubles de l’odorat, il est important de consulter votre ORL ou votre médecin généraliste
« Les patients présentant une anosmie brutale doivent être considérés comme a priori positifs pour COVID-19 » (AFR-SFORL)
Avant tout, un peu de culture sur cette famille de coronavirus ainsi que ses (malheureux) états de service :
Sources : inserm.fr / pasteur.fr / AFR / SFORL
Les coronavirus constituent une famille de virus dont certains peuvent infecter les humains, entraînant le plus souvent des symptômes bénins de type rhume. Néanmoins, trois épidémies mortelles sont déjà survenues au 21e siècle, dont celle en cours. Elles impliquent des coronavirus émergents, hébergés par des animaux et soudain transmis à l’homme : les SRAS-CoV et le MERS-CoV.
Alors que l’épidémie liée au coronavirus SARS-CoV2 se propage dans le monde, la recherche se mobilise pour accélérer la production des connaissances sur ce virus, sur la maladie qu’elle provoque (Covid-19) ainsi que les moyens de la guérir et de la prévenir.
Les coronavirus sont une immense famille de virus généralement bénins pour les humains
3 coronavirus ces 20 dernières années :
- Année 2002 : SRAS-CoV (syndrome respiratoire aigu sévère) apparu en novembre 2002 dans la province du Guangdong, en Chine
- Pas de cas de perte d’odorat remontée
- Année 2012 : MERS-CoV2 (Coronavirus du Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient) identifié pour la première fois en Arabie Saoudite en avril 2012
- Pas de cas de perte d’odorat remontée
- Année 2019 : SRAS-CoV-2 (syndrome respiratoire aigu sévère 2) les autorités chinoises ont informé l’Organisation Mondiale de la Santé de cas groupés de pneumonies d’étiologie inconnue.
- Les patients présentant une anosmie brutale doivent être considérés comme a priori positifs pour COVID-19.
Une anosmie brutale peut être le symptôme initial du Covid-19
Sources : SFORL (Société Française ORL) / AFR (Association Française de Rhinologie)
Une proportion significative des patients COVID-19 (20-60%) semble présenter une anosmie aiguë sans obstruction nasale ou une dysgueusie. L’anosmie peut être le symptôme initial et apparaître avant les autres symptômes tels que la toux et la fièvre. Les patients présentant une anosmie brutale doivent être considérés comme a priori positifs pour COVID-19.
Traitement / prise en charge / précautions
Sources : SFORL (Société Française ORL) / AFR (Association Française de Rhinologie)
La prise en charge de ces anosmies a fait l’objet d’une recommandation de la SFORL (Société Française ORL) en date du 20 mars 2020 (https://www.sforl.org/wp-content/uploads/2020/03/Alerte-anosmie-COVID-19.pdf). En l’absence de preuve d’efficacité, il est conseillé de ne pas prescrire de traitement et en particulier de corticothérapie par voie générale ou locale devant tout tableau clinique comportant une anosmie aiguë sans obstruction nasale.
Chez les patients infectés par le coronavirus, les fosses nasales constituent une zone « réservoir » avec une forte concentration virale. Les soins par sprays et par lavages de nez comportent donc un risque théorique de dissémination à l’entourage.
L’aspect contagieux étant assez clairement établi, il semble conseiller à toute personne ayant une perte brutale de l’odorat ou de goût de s’isoler et se confiner par précaution.
Le printemps arrive…les allergies avec, qu’en est-il des traitements antihistaminiques ?
Sources : SFORL (Société Française ORL) / AFOP (Association Française d’ORL pédiatrique)
Les prescriptions d’antihistaminiques pour les allergies habituelles sont à poursuivre mais devront être administrées par la bouche (comprimé) pour éviter les mêmes effets que les lavages de nez (risque, à priori de disséminer la charge virale dans la gorge, les poumons mais aussi à son entourage).
Quelles évolutions ?
Sources : SFORL (Société Française ORL)
« Selon les données préliminaires dont nous disposons, l’évolution naturelle des anosmies aiguës liées au COVID-19 semble souvent favorable. »
En cas d’anosmie / dysgueusie toujours présente après la période de quarantaine (15 jours), il est important de consulter un ORL (pensez à la téléconsultation, certains spécialistes proposent cette facilité compte tenu de la période de confinement).
Durée d’incubation et de contagiosité, durée de vie du virus
Sources : SFORL (Société Française ORL) / AFOP (Association Française d’ORL pédiatrique)
- Virus viable jusqu’à plusieurs jours sur certaines surfaces (plastique 72h et inox 48h)
- Durée moyenne d’incubation : 4 jours avec une durée maximale de 12 à 14 jours.
- Durée de contagiosité chez l’adulte : elle peut varier de 6 à 12 jours
- Il est habituel de mettre les sujets atteints en quarantaine pendant 15 jours
Rééducation olfactive, 1ère méthode
Sources : SFORL (Société Française ORL)
Dans sa recommandation du 20 mars 2020, la SFORL (Société Française ORL) indique que des exercices de rééducation peuvent être réalisés (https://www.sforl.org/wp-content/uploads/2020/03/Alerte-anosmie-COVID-19.pdf). Il est indiqué de lire le nom du produit avant de le sentir pour donner le temps au système sensoriel d’associer les 2 informations.
Les odeurs proposées sont les suivantes :
- Vanille
- Café
- Aneth
- Thym
- Canelle
- Clou de girofle
- Lavande
- Coriandre
- Vinaigre léger
- Menthe
- Cumin
Rééducation olfactive, 2ème méthode
Sources : Association ‘www.anosmie.org’ / Thomas Hummel / Hirac Gurden
Pour ceux qui souhaiteront réaliser un entrainement plus abouti, l’association a publié en octobre dernier un protocole de rééducation olfactive en partenariat avec Hirac Gurden (directeur de recherche au CNRS) et est basé sur les travaux de recherche et avec l’accord des équipes de Thomas Hummel (Dresde / Allemagne). Ce protocole est disponible gratuitement en consultation et téléchargement en suivant le lien suivant – protocole de rééducation olfactive. Il est important de noter que ce protocole, publié en septembre 2019 n’a pas été mis au point pour traiter le Covid-19 mais permettra un entrainement très complet.
Si vous souhaitez recevoir (gratuitement) le protocole par voie postale, merci de nous transmettre vos coordonnées par mail (contact@anosmie.org) ou par sms (06-48-13-20-14), il vous sera envoyé dans les plus brefs délais.
Par ailleurs, cette malheureuse séquence négative du Covid-19 permettra tout de même les avancées suivantes :
- Le mot anosmie sort de l’ombre… et c’est une excellente chose
- L’odorat reprend petit à petit la place qu’il devrait avoir à côté des autres sens
- La privation de l’odorat, même durant quelques jours permet une sensibilisation au fait que la perte de l’odorat est possible
- La recherche engagée pour lutter contre ce Covid-19 permettra sans doute d’améliorer la compréhension de l’anosmie virale et permettra, qui sait, de la guérir (on peut rêver, on doit rêver…)
Restez chez vous, ne prenez pas le risque de perdre l’odorat
En cas de troubles de l’odorat
il est important de consulter votre ORL ou votre médecin généraliste
Pensez à la téléconsultation 😉
Amicalement,
Jean-Michel Maillard
Président de l’association ‘anosmie.org’
7 commentaires
Laure
Bonjour,
Pouvez vous nous dire si vous suivez de près les recherches pour les personnes atteintes d’anosmie prolongée (plus de 6 mois) par le Covid 19 ? J’ai suivi en vain le protocole Lariboisière avec lavages de nez corticoidés? Avez vous des conseils à me donner ?
Merci d’avance
Laure
Bonjour Monsieur,
j’ai trouvé votre association en faisant des recherches sur les liens entre le coronavirus et l’anosmie. Je me permets donc aujourd’hui de vous contacter.
J’ai très soudainement perdu l’odorat le 20 mars à l’heure du déjeuner. Cela va certainement vous paraitre très précis mais je me souviens très bien de ce café bien dosé pour une fois et délicatement parfumé que j’avais pris le matin, il m’avait particulièrement réconforté en cette première semaine de confinement. Vient alors l’heure du déjeuner et dès ma première bouchée, aucune sensation ; c’est là que je me rends compte que mon odorat a disparu. Je ne m’en inquiète pas outre mesure puisque j’entends dire et je lis à ce moment-là que ce symptôme typique d’une forme bénigne du coronavirus finit par disparaitre en quelques jours.
Commence alors une période douloureuse et très stressante puisque nos parents se retrouvent tous les deux hospitalisés après avoir contracté le coronavirus. Notre maman sortira de l’hôpital le 31 mars. La situation est plus compliquée pour notre papa qui se trouve dans état précaire, il nous quittera le 1 avril. Le personnel soignant aura fait de son mieux pour nous accompagner mais avec toutes les restrictions imposées autour du coronavirus, nous n‘aurons pas pu ni le voir, ni lui parler. On ne nous aura pas laissé le choix malgré quelques tentatives désespérées. Nous ne lui dirons jamais au revoir et combien nous l’aimions. Je comprends ensuite qu’il n’aura pas droit à une toilette mortuaire, que nous ne l’habillerons pas de son plus beau costume. Je ne peux m’empêcher de penser avec horreur qu’on se contentera de le mettre dans un sac et ensuite dans une boîte. S’ensuivent des funérailles « bâclées » loin d’être dignes de ce nom, loin de ce que méritait notre papa. Et pourtant, on ne cessera de nous répéter que nous avons fait de notre mieux.
Je mène désormais 2 batailles : le travail de deuil, qui me semble encore impossible aujourd’hui, et ma perte d’odorat. Est-ce que les deux pourraient-être liés ? Je suis allée voir mon médecin généraliste après le déconfinement ; le 2 juin pour être exacte. Elle m’a prescrit des corticoïdes et quelques exercices de rééducation. Les odeurs de la vie que vous décrivez si bien et sans lesquelles il m’est impossible d’avancer, je ne les ai toujours pas retrouvées. J’ai parfois une sensation olfactive mais l’odeur est toujours la même et plutôt désagréable. Le temps passe, je ne veux pas renoncer mais je suis de plus en plus triste avec le sentiment de ne pas être comprise. C’est pour cela qu’aujourd’hui, j’aurai besoin de votre aide et de votre soutien s’il vous plaît.
Désolée pour ce message un peu long, un grand merci d’avoir pris le temps de me lire et pour l’aide ou les conseils que vous pourrez m’apporter.
Très cordialement,
GUILLAUME
bonjour a tous guillaume de Marseille MERCI pour vos témoignages.
Thomas Frau
Ouahhh je découvre votre site et votre association , quelle énergie ! ma maman avait perdu son odorat à l’âge de 37 ans, elle nous en parlait souvent et en souffrait terriblement, elle nous parlait de l’odeur des bébés lorsqu’ils sont tout petits et l’odeur de son papa. Nous avons mis beaucoup de temps à comprendre. Notre médecin de famille était toujours embarrassé lorsqu’elle allait le voir pour lui demander quoi faire, c’était il y a 10 ans maintenant et j’ai l’impression que ça n’a pas changé.. Maman aurait vraiment apprécié trouver votre association et vous contacter. Bravo, vos actions sont d’utilité publique.
Olivier Robbe
Merci Jean Michel pour ces infos concises dans la jungle des infos internet et autres fake news. Des news concrètes et fiables et vérifiables sont en effet indispensables. Effet bénéfique du confinement qui permets à chacun d’occuper sérieusement son temps dans des recherches sérieuses. Sans oublier toutefois le plaisir de passer du temps à retrouver ses proches dans cette période contrainte et de redécouvrir ce que le rythme de nos vies nous empêchent souvent de partager. Et redécouvrir la lecture, la musique en toute tranquillité. Ne dit on pas qu’à quelque chose malheur est bon. Bonne semaine à vous et à vos proches ainsi qu’à ceux qui nous lisent.
Olivier
Sophie
Merci merci merci et encore merci !
je travail mon odorat depuis 7 jours suite à vos conseils et là je sens à nouveau un petit peu, ça me redonne le moral
je continue et vous donne des nouvelles dans la semaine.
Le confinement c’est bien pour faire de la rééducation
Bonsoir Laure,
Je ne peux que vous conseiller de réaliser des lavages de nez mais aussi d’entamer notre protocole de rééducation olfactive sur 12 semaines. N’hésitez pas à nous envoyer un mail à l’adresse indiquée sur le haut du site Internet.
Nous avons malheureusement énormément de cas similaire au votre.
Amicalement,
Jean-Michel