Un handicap rarement reconnu
L’anosmie doit donc être considérée comme un handicap sensoriel en tant que tel
Lorsque l’on devient anosmique, il y a un avant… un après… et, entre les deux, une perte. Cette perte, la plupart du temps liée à une maladie, à un traumatisme (physique ou psychique) ou à une infection, contraint alors la personne touchée à s’adapter à sa nouvelle réalité, en réapprenant à vivre sans une partie de ses perceptions. Elle découvre, mois après mois, à quoi lui servait concrètement son odorat.
En effet, ces informations ne sont en général pas connues du grand public en raison d’une absence flagrante de culture de l’olfaction dans nos sociétés. C’est également le cas des associations de personnes handicapées (tous handicaps confondus) qui, dans la présentation des types de handicaps, ne font pas mention (ou très rarement) de l’absence d’odorat alors même que la cécité et la surdité sont presque toujours nommées.
Malheureusement, la Maison Départementale de l’Autonomie (MDA, anciennement MDPH – maison départementale des personnes handicapées), fait de même : elle ne semble pas accorder la même importance ou le même traitement à l’ensemble des troubles sensoriels.
Le certificat médical à faire remplir par son médecin traitant et à remettre lors de la demande du statut de travailleur handicapé ne traite pas pareillement tous les déficits sensoriels. Il existe bien une catégorie « déficits sensoriels » mais celle-ci ne s’intéresse qu’aux déficits auditifs et visuels. Les déficits olfactifs, gustatifs et du sens du toucher sont ignorés. Cela montre le peu d’égard sociétal pour les troubles olfactifs.
Et, si toutefois cette reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé leur était attribuée, elle ne concernerait donc que le domaine professionnel. Il n’y a pas de reconnaissance officielle de la qualité de personne handicapée pour les personnes anosmiques. Il est très regrettable que le handicap des personnes anosmiques soit simplement reconnu (quand il l’est !) en rapport avec l’empêchement qu’il éprouve à obtenir ou conserver un emploi. Le handicap de ces personnes n’aurait-il de la valeur qu’en fonction du manque à gagner qu’il représente en termes de productivité ?
Parce qu’elles souffrent d’un handicap invisible souvent insoupçonné, oublié, voire moqué, les personnes anosmiques bénéficieraient grandement d’une reconnaissance officielle de leur statut de personne handicapée.
Comment faire reconnaître mon handicap ?
Aujourd’hui, la seule reconnaissance officielle à laquelle ils peuvent prétendre est la reconnaissance de leur qualité de travailleur handicapé (RQTH). Il n’y a pas de reconnaissance officielle de la qualité de personne handicapée pour les personnes anosmiques. La RQTH permet de bénéficier d’un ensemble de mesures pour accéder à un emploi, le garder ou envisager un nouvel emploi mais aussi, selon les cas, à une indemnité.
Pour obtenir la RQTH, il faut faire une demande auprès de la maison départementale de l’autonomie de votre département (MDA, anciennement MDPH – maison départementale des personnes handicapées). Vous devrez remplir un dossier et faire remplir à votre médecin traitant un certificat médical, établissant que vos possibilités d’obtenir ou de conserver votre emploi sont réduites du fait de la dégradation d’au moins une fonction physique, sensorielle, mentale ou psychique.
Anosmie.org peut vous fournir sur demande un courrier officiel de l’association décrivant les conséquences de l’anosmie au quotidien, que vous pourrez joindre à votre dossier.
Comment faire reconnaître mon invalidité auprès de ma caisse d’assurance maladie ?
Vous pouvez également être reconnu invalide si votre capacité de travail et de gain est réduite d’au moins 2/3 (66%) à la suite d’un accident ou d’une maladie d’origine non professionnelle. Vous obtiendrez alors une pension d’invalidité. Si vous remplissez les conditions d’attribution, la demande de pension d’invalidité peut être faite soit directement par votre organisme de Sécurité sociale (CPAM, MSA) soit par vous-même.