Parcours médical de l’anosmie virale
Rappel du début de diagnostic
L’anosmie peut être causée par une affection virale. Parmi les virus qui peuvent la causer, celui du SRAS-COVID 19 fait partie des plus connus et impactants. La COVID-19 provoque, dans 30 à 85% des cas symptomatiques, une baisse partielle de l’odorat (hyposmie) voire une anosmie (absence d’odorat). Ce symptôme dure en général une dizaine de jours mais dans 10 à 15% des cas, il peut durer plusieurs mois voire plus. La grippe peut aussi provoquer une perte partielle ou totale de l’odorat.
Suite du diagnostic
Spécificité du parcours médical pour les anosmies dues à un virus
Une recherche virale peut être indiquée (test antigénique, sérologie), en particulier pour la COVID-19.
La rééducation olfactive est souvent préconisée
- Le lavage de nez au sérum physiologique au début de votre épisode viral.
- La rééducation olfactive est recommandée. Elle consiste à stimuler la régénération de la muqueuse olfactive, en aidant à renouveler les neurones olfactifs. Plus elle est réalisée rapidement après l’atteinte virale, plus vous avez de chance de récupérer l’odorat. La rééducation est à réaliser en sentant tous les jours des odeurs du quotidien ; ou avec des huiles essentielles durant au moins 3 mois, et peut aller jusqu’à 2-3 ans (après 3-4 ans, rares sont les cas de récupération). Les effets ne sont ni immédiats ni spectaculaires : c’est un entraînement qui nécessite de la rigueur et de la patience. Pour améliorer la récupération, certains protocoles suggèrent de réactiver la mémoire des odeurs que vous reniflez et les souvenirs qui pourraient y être liés ; mais aussi des images ou des mots. Un accompagnement dans le suivi de la rééducation est bienvenu mais nécessite de trouver un professionnel formé, médical ou paramédical (ex : orthophoniste, …).
Les perspectives de Traitements
Actuellement :
Les ORL préconisent les « options » suivantes, toutes visant à stimuler la régénération des neurones olfactifs :
- les injections nasales de plasma riche en plaquettes (PRP). L’ORL qui le propose devra prélever un peu de votre sang puis le centrifuger afin d’obtenir du plasma et de le réinjecter au niveau (ou à proximité) de la muqueuse olfactive (sous anesthésie locale ou générale);
- la vitamine A en spray nasal
- les Omégas 3 par voie orale.
Et dans le futur :
D’autres solutions, dans un futur plus lointain, sont envisagées par les spécialistes de l’odorat. Elles ne sont pas encore au stade d’étude clinique. On peut citer :
- Les thérapies régénératives : soit par injection (de cellules souches ou de facteurs de croissance), soit par stimulation électrique à basse intensité au contact de la muqueuse olfactive, afin de favoriser la régénération des neurones olfactifs.
- L’implant olfactif (ou neuroprothèse olfactive), combinant un nez électronique (pour détecter les odeurs) et une électrode de stimulation olfactive (pour générer une sensation olfactive adaptée).
Conséquences
La perte de l’odorat, malgré le peu de reconnaissance que l’opinion publique lui confère, est un handicap. Chaque jour des personnes contactent notre association pour témoigner et échanger sur les impacts que cela a sur leur quotidien.
Spécialistes complémentaires
Sous réserve de trouver des professionnels de santé attentifs à l’anosmie, il est conseillé de consulter selon votre situation/besoins :
Détection rapide / au quotidien :
- médecin généraliste
- infirmier – infirmière
Pour aller plus loin / plus spécifique :
- ORL
- psychologue
- nutritionniste / diététicien – diététicienne
- orthophoniste
- art thérapeute